Esplanade Solidarnosc et l'entrée du Parlement Européen à Bruxelles |
C'est le groupe Les verts , associé au "Groen" Flamand qui organise la conférence de la militante environnementaliste , activiste renommée Vandana Shiva.
Cette militante mondialement reconnue est née en Inde en 1952. Chimiste de formation elle défend principalement les modes de cultures traditionnels dans son pays d'origine, l'Inde ou la pratique de l'agriculture est plutôt une activité dévolue aux femmes. En ce sens, son action pourrait-être interprétée comme militantisme féministe.. ce qui serait réducteur compte tenu de l'universalité de ses actions de défenses environnementales globales dans d'autres parties du monde comme l'Italie, l'Espagne, les pays d'Amérique du sud, des états d'Afrique et d'autres d'Asie.
Son action se développe aussi dans de multiples domaines qui tous ont pour vocation la protection réelle et responsable de la terre et du vivant.
Voici quelques notes transcrites de cette conférence.
D'emblée, elle introduit un parallélisme édifiant entre les actions et le pouvoir des banques et celui recherché de l'industrie Agro-Alimentaire et plus particulièrement, celui recherché des semenciers à l'exemple aujourd'hui bien connu de Monsanto.
A travers les graines, dévolues aux semences cette industrie tente (avec des résultats de plus en plus probants!) de contrôler toute l'agriculture en l'obligeant à s'approvisionner en semences uniquement au "Catalogue" approuvé et réglementé par les grandes instances Mondiales... dont la CEE.
Les petits paysans embrigadés dans ce système et contraints d'avoir recours à l'industrie semencière ne sont pas toujours bien informé des conséquences de ce type d'approvisionnement. En effet, la plupart des souches semencières sélectionnées sont souvent tributaires de traitements chimiques incontrôlables... quand elles ne sont pas (de plus) issues de "mutations génétiquement modifiées".
Selon Vandana Shiva, en Inde des petits agriculteurs/producteurs se sont trouvés ruinés par la quantité astronomique d'intrants nécessaires à l'utilisation de ces semences... souvent brevetées, sinon volées à des semenciers artisanaux locaux puis souvent transformées en variétés hybrides (type F1) incapables de générer une seconde génération de semence valable dès la 1er récolte.
La puissance de ces industries semencières semblent sans limites... pourtant, à l'heure actuelle, plus de 75% des cultivateurs au niveau mondial sont encore des paysans cultivant des petites exploitations artisanales et/ou familiales. Jusqu'à présent, ceux-ci nourrissaient (bon an mal an) le monde tout en produisant leurs propres semences à la fois adaptées aux terroirs particuliers et produisant de nombreuses variétés de légumes... jusqu'à 8.500 sortes comestibles distinctes.
Ces pratiques paysannes pouvaient -dit encore Vandana- non seulement nourrir la population autochtone d'aliments variés et riches en nutriments mais aussi "être et rester un acte de communion avec la terre, quasiment une Religion jus-qu’il y a peu encore"!
Et elle poursuit en disant: "La graine est prière, presque divinisée puisque la semence n'est pas consommée" , mais encore: "La semence est la mémoire de l'humanité, de toutes celles et tous ceux qui ont œuvrés à ce qu'elle est devenue aujourd'hui ; diverse, féconde et incroyablement nombreuse "!
Maximum de 30 légumes "calibrés" distincts!! |
Ce sont les règles déshumanisées du capitalisme créant des lois (pour sa propre survie), sous l' action de lobbyistes contraignant les pouvoirs supra-nationaux, qui détruisent aujourd'hui les richesses semencières, ce patrimoine de l'humanité.
Par soucis de rentabilité, d'efficacité d'économie de rationalisation et même de transport!? Pour nourrir "sainement l'humanité", nous voilà contraint quasiment obligé d'acheter des produits standardisés pour la distribution en grandes surfaces qui nous propose souvent des légumes "calibrés" réduits à une portion congrue de choix de moins de 30 sortes de fruits/légumes distincts, souvent peu goûteux, sinon dépourvus de nutriments et dont il nous faudra couvrir nos besoins par des compléments alimentaires... parfois douteux!
Vandana Shiva nous donne ici un exemple édifiant des incongruités pratiquées par les semenciers/propagateurs d'ignorances. Elle mentionne la richesse d'une céréale appelée Millet étonnamment peu répandues sous nos latitudes. Son pouvoir nutritif serait 40 fois supérieur à la plupart des céréales tout en étant facile à cultiver et d'autres avantages encore. Pourtant, parce son petit grain est trop difficile à extraire vu sa taille, qu'elle a un prix de revient dérisoire et que toutes et tous peuvent la cultiver... surtout dans les pays pauvres, elle n'est pas favorisée à la culture industrielle pour cause de manque de rentabilité assurée (comble de cynisme!) pour les entreprises agro-alimentaires et leurs semenciers!
...Cet exemple soulève aussi une autre problématique occasionnée par les cultures intensives industrielles prônées par le développement de l'agro-industrie et autres bio-technologies liées.
Non seulement ces modes de cultures ne peuvent subsister que moyennant l'apport de grandes quantités d'intrants (engrais, pesticides, etc...) mais aussi les besoins en eaux sont souvent très importants au risque d'épuisé ces ressources, aujourd'hui parfois puisée dans la nappe phréatique ne se renouvelant pas.
Par ex., les nappes situées sous certains déserts qui sont des vestiges très anciens qui datent des périodes vertes de ces espaces!
A travers ces exemples, Vandana Shiva souligne les critères principaux de l'industrie agro alimentaire? C'est le rendement, l'enrichissement capitaliste qui devient le maître mot... et elle sur-enchérit en mentionnant les développements édifiants du secteur de l'agriculture industrielle orienté vers la production d'Agro-carburant... un comble sur une planète ou le quart (sinon plus...) de la population ne mange pas à sa faim!
Graines en échanges libres de Kokopolli. |
Plus de 80% des graines semencières sont encore issues des semences de ferme (communément appelées "semences paysannes").
Les petits fermiers, nourrissent encore plus de 78% des consommateurs (niveau planétaire).
Quelques moyens de lutte sont également soulevés.
Il s'agirait dans un premier temps de contrer les grandes institutions par des actions concrètes de terrain.
Par ex., favoriser les productions locales en surveillant les origines et transports des produits, acheter chez des petits producteurs (plutôt bio respectueux) constitués en coopérative ou se faisant distribuer par des associations responsables et durables de quartiers... même en ville!
Tenter par tout les moyens de diminuer le pouvoir de l'argent en favorisant les échanges "gratuits" ou les monnaies d'échanges (autres que celle d'état) de biens et/ou services!
Toute l'assemblée se lève pour applaudir chaleureusement Vandana Shiva |
...Si aucune de ses actions concrètes n'est possible, c'est par le porte-feuille, en limitant nos consommations, que nous arriverons à les toucher (si pas les responsabiliser) là où ça fait mal!
...Enfin, être actif et militant pour des associations de défenses environnementales est aussi une voie positive de lutte, car sensibilisé à la préservation de la vie sur notre planète... nous ne manquerons pas de modifier imperceptiblement nos comportements et donc leur pouvoir!
Merci Vandana... pour ton sourire et l'espoir que tu fais surgir! |
Pour protéger notre bien commun, la terre et la vie qui s'y trouve, il s'agit surtout d'agir, de croire en notre pouvoir d'ingérence dans les affaires du monde, de l'état, de notre environnement.
La première économie réelle est celle de la terre,de la nature et des gens, et surtout le bien-être de nos enfants qui en vivent.. en vivront demain.
Il s'agit aussi de ne pas trop écouter le pouvoir de l'argent mais plutôt celui du peuple dans son discours démocratique et œuvrer jours après jour vers une culture de l'amour et non celle de la haine.
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