Organigramme à la base de la réalisation du potager expérimental sur le toit de la Bibliothèque Nationale. |
Au programme de ce lundi 26 août, la visite programmée par l'asbl Tournesol pour les Maîtres-Maraîchers qu'ils ont formés.
Auparavant, je prends quelques vues du bac potager des "Incroyables comestibles" dont les semis (en moins de 20 jours) se sont déjà bien développés puis j'enfourche ma bécanne par cette belle journée ensoleillée et m'en vais par monts et routes Bruxelloises au "Mont des arts" où se perche le bel édifice.
C'est au 5em étage, sur la terrasse de la cafétaria de la Bibliothèque Nationale de Belgique que nous accueille Filippo Dattola de l'asbl "Le début des haricots", notre guide et instructeur du potager et qui sans préambules entre dans le vif du sujet.
Voici relaté ses propos:
Par opposition à l'agriculture des grandes cultures industrielles subventionnées, qui s'essouffle confrontée à ses limites; sol pollués et appauvris, endettement insupportable des cultivateurs, productions nécessitant -en plus des nombreux intrants chimiques- des coûts de transports et des gaspillages, il semblerait que d'autres voies soient possibles, sinon complémentaires!
L'expérience ici tentée se veut écologique, à taille humaine plus réduite et en utilisant les savoirs et collaborations locales... parfois bénévoles ou juste compensées mais, oh... combien valorisantes pour l'individu en échanges sociaux!
Concrètement:...
Les bacs en pierre (de bonnes dimensions, 60cmx120x60p) existants sur le toit ont étés détournés en "brise-vents" et barrières afin de bloquer -par un choix de végétaux de types indigènes et/ou aromatiques- les insectes prédateurs nuisibles.
L'organisation formelle du potager est inspirée à la fois des jardins didactiques et aussi des pépinières professionnelles dont le principe d'arrosage en goutte à goutte, électrifié par un petit panneau de moins de 1M², a servi de modèle. Cet arrosage assuré par 3 citernes de 1M³ de récupération des eaux pluviales suffit en conditions normales aux besoins des contenants utilisés.
En effet, ce sont des petits sacs de forme ronde (diam 40cm x 40ht) en géotextile noir qui sont les supports des cultures et qui semblent apporter -outre un faible encombrement et un poids réduit- des avantages en terme d'enracinement car celles-ci, en périphérie de container,auraient tendance à reformer des bénéfiques radicelles plus en profondeur.
La production en succession de 3 cultures annuelles distinctes en moyenne est tout à fait remarquable et se décline par une première culture type de plantes potagères; racine type radis ou feuilles enrichissantes pour la terre comme les épinards, ou encore certaines fabacées (pois, haricots) régénérentes du sol. Ces cultures sont suivies par celles plus gourmandes et aussi estivales du genre solanacées comme les tomates, les poivrons, piments et les toutes aussi gourmandes cucurbitacées comme les courgettes, potirons, concombres et j'en passe...
Enfin en arrière saison, en plus des plantations à caractère pérenne, le temps est venu pour les mâches, cerfeuils et autre claytonne de cuba afin que la terre ne soit pas trop épuisée. Pour traverser l'hiver ce sont les engrais verts, du type moutarde, phacélie et autre seigle qui en plus de reposer la terre produit un humus de qualité, qui sont installés.
Pour veiller à la préservation et l'enrichissement constant du substrat constitué originellement de 50% de terre végétale, 30% de compost, 10% de sable 10% de terreau (de feuilles de préférence) des apports réguliersbénéfiques se font lors des plantations de plantules en incorporant à celles-ci de la paille et les vers vivants de la compostière.
L'ouverture vers la collectivité des consomateurs se fait par le biais d'un marché hebdomadaire ouvert aux riverains sensibilisés par la démarches et soucieux du bien manger, tout comme la clientèle fidèle de trois restaurants locaux engagés dans la démarche du "Slow-food" et l'approche agro-écologique globale/locale.
La visite se termine, avec des rêves de légumes sains plein la tête et surtout le coeur rassasié par cette belle démarche pleine d'espoirs engagés vers un avenir plus radieux!
Merci à Filippo qui caresse le rêve d'une production biologique hors sol et tout à fait autonome.
Merci aussi aux 4 à 5 autres bénévoles qui assurent la maintenance du site... ils seront (peut-être) dans un avenir proche défrayés mais sans toutefois percevoir un véritable salaire.
Enfin, merci aux organisations qui oeuvrent quotidiennement afin de rendre ces rêves -de jours meilleurs- possibles... vis à vis du monde politique aujourd'hui parti prenante enfin!
Pour aller plus loin, voici le plan général des plantations effectuées en 2013, ainsi que l'organigramme de la démarche engagée:
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