mardi 3 janvier 2017

Seuls en visite au parc naturel de Sous Massa.

A l'avant veille de Noël, en guise de cadeau de fin d'année 2016, ma sœur Françoise -une passionnée par le sud Marocain- me propose de visiter le Parc régional Marocain de Sous- Massa!
Debout à l'aube à mon lieu de villégiature (Mirleft) il nous faudra plus de 2 heures pour rejoindre Massa où nous sommes attendus par Brahim..., notre guide personnel qui va nous introduire dans les différents espaces gardés qui composent cette réserve naturelle. 

Après un préambule -dans un Français impeccable- à l'accueil du parc où quelques informations sous forme de tableaux sont affichées, nous nous dirigeons vers l'entrée de la réserve proprement dite. L'accès en est bien gardé par une sorte de portique entre murs d'où sort un responsable du parc pour nous permettre l'entrée fort surveillée de ce site entièrement clôturé par des palissades de jutes et bambous à la hauteur d'homme.
 Avant de poursuivre la description visite voici quelques informations importantes concernant le domaine..., disons plutôt les domaines car en fait la réserve se compose de plusieurs espaces distincts et pas moins de 7 Douars (village marocain) s'y trouvent encore garantissant ainsi une surveillance et pérennité de la flore et la faune locale dont ils tirent les bénéfices tout en préservant cet habitat.

En fait les parcs sont situées dans une belle région humide aux paysages vallonnées et souvent en bord de mer, ce qui caractérisent ces espaces variés parsemés de sources.



La présence permanente de l'eau aux alentours et en sous-sol ont rendu les terres à proximité particulièrement fertiles..., notamment dans l'Oued* Massa pourvu en  quasi permanence d'eau et riche en roselières et avifaune diverses.

*L'Oued désigne généralement un lit de rivière à sec en période sèche.



Ci-contre et ci-avant, ...quelques (mauvaises) photos prises à l'accueil permettent d' apprécier la richesse du parc dont les superbes autruches à cou rouge...,plus loin en photo!


C'est en motocyclette pétaradante que le gardien va nous précéder quelques instants afin d'aller plus en avant s'assurer que tout est paré pour notre belle et unique visite de ce jour. 
Le premier portique d'accès au parc..., au loin le gardien.


Panneau informatif de l'entrée.


Nous avons à peine parcouru quelques centaines de mètres que Brahim nous montre déjà les premiers spécimens du lieu, il s'agit d'une sorte d'antilope (une gazelle qu'ils disent ici..., tout comme ils nomment les jeune femmes d'ailleurs!) dont la robe blanc crème contraste avec les marques brunes du front et d'autres parties du corps.

                                      L'animal (pas si sauvage que ça car il est assez proche de notre véhicule), surmonté de belles cornes anguleuses et pointues nous regarde avec curiosité pendant que nous le photographions à l'envi.



                                     Nous redémarrons et au détour d'un chemin, c'est toute une colonie de ces Antilope Addax (antilope à nez tacheté) qui s'offrent à nous!





                                     ..., quelle finesse, quelles lignes pures ont ces animaux sauvages qui semblent pourtant si fragiles et résistent cependant à des conditions parfois bien difficiles..., notamment dans son milieu naturel qu'est le Sahara et où il est considéré comme l'un des animaux endémique parmi les plus résistants.



                            La végétation de cette partie de la réserve est principalement constituée d’eucalyptus, un arbre originaire d'Australie qui s'adapte facilement à toutes sortes de climats chauds différents et qui a été introduit par les Français afin de limiter la désertification de cette région balayée par les forts vents venus de l'océan atlantique. Il s'y trouve aussi différentes formes de pins, des arganiers -cet arbre endémique seulement au Maroc-...,mais ici à l'intérieur de la réserve plus rare!
Un des rares Arganier proche de la réserve. Au pied, des touffes de plantes d'Asphodèle.


Touffes de fenouil et les Asphodèles de la famille des lis, mais pas encore en fleurs ici.
En couverture de sol, des herbacées diverses dont les herbacées à fleurs comme les Asphodèles fistuleux, les Colchicum wyssanium, etc. 

Remarque: Je n'ai pas observé de Figuier de barbarie..., sans doute éradiqué ou absent de ces sites afin de protéger la faune introduite dans ces réserves. 

                                    Après avoir sillonné cette première partie de la réserve où nous avons observé et photographié de nombreux Addax de plus en plus téméraires, nous sortons de cette partie du parc pour quelques kilomètres plus loin -après avoir traversé les portiques d'usage- aborder une seconde partie assez similaire.

                                    Ici, c'est le domaine des Gazelle d'Orcas et des Oryx Algazelle, tous deux introduits dans la réserve de Souss-Massa lors de sa création en 1991(Parc National, réserve de Souss- Massa).

Oryx Algazelle
                                     Voir un Oryx...,cet animal emblématique des régions les plus australes de la planète était une rêve..., ici concrétisé sous cette forme spécifique "Oryx algazelle" dont le pelage est d'un jaune beige uniformément dégradé vers le brun clair et surtout..., admirer ces longues cornes pointues et annelées qui contrastent avec la robe claire de l'animal. Il parcourait autrefois en très grands troupeaux les régions arides du sud et remontait temporairement groupé en hardes vers les verts pâturages plus au nord.
                                     A présent, des suites de la chasse et sans doute pour d'autres causes, cette race n'existe plus à l'état naturel sinon dans quelques réserves crées et dans certains zoo. 

                                     Cet Oryx algazelle -assez farouche- a semble t'il garder de ces périodes anciennes un instinct grégaire qui permet de belles prises de vue d'ensemble sur fond de végétation locale dont des dunes son habitat originel partiel!




                                     Quand à la Gazelle dorcas, ce qui m'a le plus impressionné, outre sa petite taille (plus ou moins de 60 cm au garrot) et ses cornes petites et justes courbées qui m'évoquent celles des daims ou des chevreuils des forêts tempérées d'Europe, c'est sont déplacement en groupes bondissants d'une crête à un taillis à des vitesses fulgurantes, mais qui ne permettent pas des prises de vues aisées.


                                     Qu'importe..., j'emporte le souvenir de quelques instants magiques de cette espèce originelle et endémique du sud Marocain mais aussi de l'Algérie et la Libye dans les parties nord du Sahara où cette gazelle existe encore en grand nombre!


Tout au long de la réserve, il existe des postes d'observations surélevés faits de quelques piquets rejoints par des cordages. Le parcours se réalisant en auto il faut donc rejoindre ce poste seulement distant de quelques mètres du chemin..., mais en évitant surtout de rabattre les portières du véhicule..., au risque d'effrayer la faune proche. Après quelques instants d'attente dans ces enclos, la faune aviaire se dévoile aux alentours par surtout les cris d'oiseaux nous permettent de mieux les localiser. 

                                     Ce sont surtout des bandes de moineaux accompagnées de Linottes mélodieuses qui se sont le plus manifestées.
Linotte mélodieuse. 

                                   


Autruche mâle. NB: Les femelles sont beige/brun terne!

                                     Mais peut-être n'ai-je pas bien vu le plus grand oiseau non volant encore existant dans ces contrées Africaines (que vous avez sans doute déjà deviné), car ce sont les autruches à cou rouge d'Afrique du nord qu'il est effectivement impossible de ne pas les voir! Elles sont ici tellement nombreuses qu'elles constituent un réservoir de repeuplement d'autres réserves dans des programmes d'échanges entre parcs naturels.


Autruche à cou rouge mâle.

                                    ...Je ne voudrais pas aussi oublier de mentionner quelques autres oiseaux observés ailleurs dans le sud Marocain, notamment dans les parties rocheuses alternées avec des landes, ce sont les Cochevis huppé, le Tarier pâtre et le Traquet rieur, le Bruant à tête grise et aussi celui que les gens d'ici appellent "Bulbul" et parfois, perchée sur un arganier ou sur un taillis épineux, la "Pie grièche grise" en position de chasse.


Cochevis huppé.

                                                Enfin, c'est lors d'une ballade aux bords des falaises que j'ai eu l'occasion d'admirer un superbe Monticole bleu mâle au plumage et bec uniformément foncé..., presque noir!

                                                Quand au fameux Ibis Chauve..., actuellement naturellement présent en assez grand nombre (moins de 400 individus recensés au total) uniquement au Maroc je n'ai pas eu (cette fois) l'occasion de les voir dans la réserve..., sans doute parce que nous sommes seulement restés dans les parties vallonnées (propices aux mammifères) et que nous n'avons pas abordé la région côtière de la réserve qui est la partie la plus probable de vie des "Ibis chauve".



                                     Qu'importe, car j'emporte de cette équipée "sauvage" Marocaine des beaux souvenirs avec, en guise de fin, un Ibis chauve naturalisé sous cloche de verre à l'accueil du Parc National Marocain de Souss-Massa!



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