vendredi 29 novembre 2013

Le Domaine de Khenfouf au Maroc,... Chez Patricia







Françoise
En route vers Tiznit!
C'est ma soeur Françoise passionnée du sud Marocain et particulièrement de la ville de Mirleft, à 200 Km en dessous d'Agadir qui a voulu m’entraîner vers cette belle exploitation maraîchère de légumes bio. Le domaine de Khenfouf est une ancienne pépinière locale traditionnelle située  à Tioughza dans l'entité actuelle de Sidi Ifni. Situé dans une vallée , le long d'un oued le site était autrefois assez bien abreuvé en eau, ce qui lui fait assez défaut depuis ces trois dernières années au point de devoir délocaliser certaines cultures maraîchères nécessitant une bonne hydradation!  
... Mais, je ne vais cependant pas m'étendre sur des aspects trop techniques de localisations géologique, hydrographique... ou autres, car ce n'est pas ici l'endroit pour raconter avec simplicité, au vu des quelques menus instants que j'y suis resté, les particularités de ce site maraîcher marocain.


Le Domaine de Khenfouf, détenu depuis  près de sept années par "Patricia"  comme tout le monde l'appelle ici, est géré/exploité en différentes activités qui y sont complémentaires. Principalement, les espaces sont dévolus à la culture de légumes  biologiques ainsi que des arbustes à fruits comme des citronniers et autres agrumes. Dans des enclos des ânes pâturent donnant ainsi un fumier... oh combien bienvenu et nécessaire. D'autres espaces intérieurs sont consacrés à mettre en valeur l'artisanat local  comme les tapis kilim, les tissus et broderies de teintures naturelles, qui sont sont  ici magnifiés.


C'est le samedi que sont préparés les paniers de légumes que viennent chercher les clients de plus en plus nombreux . Ce sont ,en grande partie, des allochtones Européens émigrés au Maroc qui constituent le noyau principal de fidèles... et pour causes, car Patricia à instauré un rituel que nul ne voudrait manquer. Le "client" est reçu en prince et ami... tout comme les "clientes" en amies princesses bienvenues, avec un "Crumble" à nul autre pareil, accompagné le plus souvent d'une tasse de thé partagée avec la "Maîtresse de maison" qui ne dédaigne pas, en bonne et noble hôtesse, converser... de tout, de rien, en créant ainsi une atmosphère propice aux échanges vrais! Ensuite, mais ensuite seulement, après avoir visité les richesses du domaine, partant des cultures potagères, en passant par le verger, la volière de perruche, puis après avoir caressé les ânes et flâner dans la "boutique",... l'hôte visiteur prendra livraison des légumes commandés.


Lors de ma dernière visite, Patricia (en mission humanitaire) était absente  ce qui m'a donné l'occasion de rencontrer Sliman  le "Contre-maître" du domaine que ma soeur  m'a présenté en insistant sur mon intérêt pour les légumes locaux. D'emblée, après les rituelles présentations Arabes, "As-salâm' aleïchoum"; "Aleïchoum salâm" Comment allez vous...: Bikhir = bien? Et vous... comment allez vous?  "Bikhir" = bien! ...avec aussi les signes de la main indiqués lors des rencontres présentations, s'ensuit la visite proprement dite qui va d'emblée m'interpeller. La plupart des légumes cultivés ici sont quasiment les mêmes que ceux que je cultive dans mon potager Bruxellois.


Ce sont des bettes à cardes, rouge jaunes et blanches, des betteraves rouges type d'Egypte et d'autres nervurées bicolores blanches et rouges, des carottes comme celles d'Hesbaye grandes grosses et longues, mais aussi une très belle petite carotte rouge au feuillage argenté. Les épinards et les tétragones foisonnent mais le cerfeuil de jardin ne semble pas y réussir tout comme la mâche... ce qui ne m'étonne guère car ces derniers légumes là se prêtent décidément mieux à des climats plus nordiques. Sliman attire mon attention vers quelques légumes destinés à des restaurants d'Agadir, ce sont des cardons géants, des plants de muflier dont j'ignore la destination véritable... condimentaire, aromatique ou décorative! Les lignes de tomates alternées avec des pommes de terre ne semblent pas donner de bons rendements ce qui, à ces constats, me fait interroger le contre-maître, ingénieur agronome de surcroît. Il m'explique que la terre rouge ici est extrêmement pauvre car,
Le réservoir d'eau
le manque de pluie, le peu d'amendement et engraissement naturel disponible, ainsi que la salinité de la terre et de l'eau sont les causes principales des difficultés de cultures locales... surtout (à mon avis) avec des variétés de légumes (même bio) qui ne le sont pas (locales) et même issues de graines semencières importées du continent européen. Ces graines( souvent apportées par des touristes et contacts européens) ne seraient donc pas  spécifiquement adaptées aux conditions locales difficiles, ce qui me semble être l'origine des difficultés rapportées. Malgré le nombre d'année de cultures maraîchères au domaine, il m’apparaît que l'exploitation est encore en phase d'expérimentation avec toutefois, de belles et encourageantes réussites.
Merci à Michel le mari de ma
soeur pour ces belles photos!


J'admire Patricia qui malgré ces aléas persévère tout en se demandant chaque jour; " j'arrête ou je continue"? 

Mais comment répondre aisément à cette question quand quotidiennement le soleil brille dans le ciel... et dans les yeux des visiteurs ébahis reconnaissants et complices!

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