Françoise |
En route vers Tiznit! |
... Mais, je ne vais cependant pas m'étendre sur des aspects trop techniques de localisations géologique, hydrographique... ou autres, car ce n'est pas ici l'endroit pour raconter avec simplicité, au vu des quelques menus instants que j'y suis resté, les particularités de ce site maraîcher marocain.
Le Domaine de Khenfouf, détenu depuis près de sept années par "Patricia" comme tout le monde l'appelle ici, est géré/exploité en différentes activités qui y sont complémentaires. Principalement, les espaces sont dévolus à la culture de légumes biologiques ainsi que des arbustes à fruits comme des citronniers et autres agrumes. Dans des enclos des ânes pâturent donnant ainsi un fumier... oh combien bienvenu et nécessaire. D'autres espaces intérieurs sont consacrés à mettre en valeur l'artisanat local comme les tapis kilim, les tissus et broderies de teintures naturelles, qui sont sont ici magnifiés.
C'est le samedi que sont préparés les paniers de légumes que viennent chercher les clients de plus en plus nombreux . Ce sont ,en grande partie, des allochtones Européens émigrés au Maroc qui constituent le noyau principal de fidèles... et pour causes, car Patricia à instauré un rituel que nul ne voudrait manquer. Le "client" est reçu en prince et ami... tout comme les "clientes" en amies princesses bienvenues, avec un "Crumble" à nul autre pareil, accompagné le plus souvent d'une tasse de thé partagée avec la "Maîtresse de maison" qui ne dédaigne pas, en bonne et noble hôtesse, converser... de tout, de rien, en créant ainsi une atmosphère propice aux échanges vrais! Ensuite, mais ensuite seulement, après avoir visité les richesses du domaine, partant des cultures potagères, en passant par le verger, la volière de perruche, puis après avoir caressé les ânes et flâner dans la "boutique",... l'hôte visiteur prendra livraison des légumes commandés.
Lors de ma dernière visite, Patricia (en mission humanitaire) était absente ce qui m'a donné l'occasion de rencontrer Sliman le "Contre-maître" du domaine que ma soeur m'a présenté en insistant sur mon intérêt pour les légumes locaux. D'emblée, après les rituelles présentations Arabes, "As-salâm' aleïchoum"; "Aleïchoum salâm" Comment allez vous...: Bikhir = bien? Et vous... comment allez vous? "Bikhir" = bien! ...avec aussi les signes de la main indiqués lors des rencontres présentations, s'ensuit la visite proprement dite qui va d'emblée m'interpeller. La plupart des légumes cultivés ici sont quasiment les mêmes que ceux que je cultive dans mon potager Bruxellois.
Ce sont des bettes à cardes, rouge jaunes et blanches, des betteraves rouges type d'Egypte et d'autres nervurées bicolores blanches et rouges, des carottes comme celles d'Hesbaye grandes grosses et longues, mais aussi une très belle petite carotte rouge au feuillage argenté. Les épinards et les tétragones foisonnent mais le cerfeuil de jardin ne semble pas y réussir tout comme la mâche... ce qui ne m'étonne guère car ces derniers légumes là se prêtent décidément mieux à des climats plus nordiques. Sliman attire mon attention vers quelques légumes destinés à des restaurants d'Agadir, ce sont des cardons géants, des plants de muflier dont j'ignore la destination véritable... condimentaire, aromatique ou décorative! Les lignes de tomates alternées avec des pommes de terre ne semblent pas donner de bons rendements ce qui, à ces constats, me fait interroger le contre-maître, ingénieur agronome de surcroît. Il m'explique que la terre rouge ici est extrêmement pauvre car,
Le réservoir d'eau |
Merci à Michel le mari de ma soeur pour ces belles photos! |
J'admire Patricia qui malgré ces aléas persévère tout en se demandant chaque jour; " j'arrête ou je continue"?
Mais comment répondre aisément à cette question quand quotidiennement le soleil brille dans le ciel... et dans les yeux des visiteurs ébahis reconnaissants et complices!