jeudi 22 octobre 2020

Petits maux…grandes conséquences pour les oiseaux !

Billet d'humeur en fin de saison d'été.

Cette année 2020, en période de "COVID 19" à la fin du mois d'août,  Bruxelles environnement a effectué des tailles, des élagages et des débroussaillages importants dans le lieu-dit « Carré Tillens » à la frontière des deux communes bruxelloises de Uccle et Forest.


Quelques temps auparavant, les haies ont tout d’abord été recépées, ce qui s’est avéré être une bonne action puisqu’elles ont quasi immédiatement repercées ce qui est une bonne chose pour la santé des haies ainsi parées pour traverser les rigueurs de l’hiver. 



Ce sont les insectes et les cachettes des oiseaux qui auraient dû pâtir de cette action mais les jardiniers en aurait tenu compte afin de ne pas déranger les nidifications qui sont absentes dans ces haies adossées  à des voies, lieux de passage public le long du potager.
 Mais ensuite au cours de l’été, à la fin du mois d'août, des travaux plus importants dans d’autres endroits du site ont été engagés au grand étonnement des potagistes du parc qui se sont alertés des conséquences de ces travaux drastiques de gestion du parc.

En effet, les espaces semi-sauvages ont été entièrement nettoyés avec la destruction du couvert végétal ainsi que la suppression des sous-arbrisseaux, des jeunes arbres et l’élagage important des plus grands sujets indigènes et ou remarquables.



 A présent cet endroit à l'origine bucolique et sauvage est devenu un espace très ouvert, ce qui est sans doute plus rassurant pour les riverains qui fréquentent cet endroit du parc. Cet espace serait destiné à devenir un verger ou en tous cas un espace de cultures fruitières diverses et indigènes, ce qui est une bonne chose mais qui s'occupera de la taille avec art des sujets installés et ensuite quels seront les bénéficiaires des fructifications? Mais n'anticipons pas!


 
 Ce qui serait positif ce serait de constater que
les fréquentations de consommations douteuses sembleraient s’être éloignées … malheureusement  très vite remplacées par les visites de maitre-chien indélicats avec leurs cortèges de « porte-bonheur » nauséabonds !

Dès lors les questions du bien-fondé des travaux engagés restent posées !?

Surtout en constatant que ce superbe Olivier de Bohème (Eleagnus angustifolia) n'a même pas été correctement élagué...pas plus que soutenu, ce dont il avait bien besoin!


 A d'autres endroits, des éléments qui ne demandaient qu'à être supprimés, ont été laissés dans l'état. Ici un rosier 'des chiens' sauvage ( Rosa canina) a bizarrement été épargné, peut-être pour éloigner les canidés ou leur procurer une station d'aisance!

Que sont devenus les familles de renards qui, de nuit comme de jour, squattaient  ces taillis protecteurs ?

Les moineaux, autrefois très nombreux dans le parc, trouvaient en ces lieux une densité végétale qui les rassurait tout en les protégeant de la vue des chats et même des rapaces découragés par le couvert végétal. 


 Les fauvettes des jardins, les « accenteurs mouchets », les « rougegorge » se sont à présent raréfiés tout comme les "pinsons des arbres" disparus. 

 Les merles et les grives ’musiciennes’ n’entonnent plus leurs chants pourtant parmi les plus beaux à entendre et même les mésanges semblent se détourner de notre bel espace de biodiversité à présent fort dénudé.


 Je persiste donc à trouver que ces travaux radicaux étaient totalement injustifiés, même au regard de « la sécurité » des plus jeunes qui fréquentent le parc. Il sera peut-être invoqué que ce remaniement est un mal pour un bien futur… ce que je ne crois pas car la vie sauvage des mammifères  et des oiseaux, même domestiques comme les moineaux, arrivait tout juste à ré-adopter le carré suite aux importants travaux effectués en 2008. Les conséquences pour notre nature, qui doit à tout prix être protégée, sont insidieuses car lorsqu’un équilibre est rompu, il se reconstitue avec peine sinon pas du tout.

 En tant qu’ornithologue amateur, maraîcher au Carré Tillens et protecteur de la vie de la nature, je suis aussi personnellement touché par ces actions irréversibles. 
En effet je suis un résidant proche du parc et je constate depuis lors avec tristesse que la myriade d’oiseaux (dont beaucoup de moineaux qui fréquentaient mon jardin) se sont égayés ou partis vers d’autres cieux au propre comme au figuré !

1 commentaire:

  1. Idem au Bourdon, où la permaculture ne semble plus trop avoir la cote. De mon côté, je m'occupe activement du potager de l'Abbaye de Forest, où on a, au fil des ans, obtenu un bel équilibre entre principes trop "intégristes" et entretien bien pensé. Tout en respectant la liberté de chacun. Malheureusement, l'avenir de ce jardin est menacé par des projets plus structurés. faire et défaire... gros soupir. Bon, on a encore une année de répit au moins.

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